Les lignes sont à mon regard celles qui construisent et structurent le monde. Elles tracent et laissent une marque dans les espaces que nous parcourons : les réseaux textiles se transforment en paysage topographique aux multiples possibilités. Je cherche à comprendre les liens qui unissent tous les éléments que je rencontre. Je collecte ces données, les classe et les mets en lien sous forme de cartes mentales aux multiples entrées. S’en vient ensuite une quête, perdue au cœur des mots et leurs multiples sens cachés où chaque nouvelle connexion invite à repenser l’ensemble de la structure. J’erre dans l’ensemble de ces liens jusqu’à trouver un instant où je trouve ce lieu acceptable, le lieu où je cesse d’interroger le monde que j’observe et où l’espace d’un court instant tout se fige. C’est cet instant que je tente de traduire.
Je joue avec les frontières du visible pour faire apparaître des lignes : la fibre textile me permet de dessiner dans l’espace les liens que je visualise dans mes cartes. Celles-ci, présentes par dizaines, constituent un ensemble illisible pour autrui y compris moi-même. Je cherche à susciter l’intérêt pour faire entrer le spectateur dans une toile de lignes infinies qui tendent à disparaître
Julie Frémondière 